Clinic Orgasm Society
groupe artistique transdisciplinaire
Pneumatiques
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Dubaï, Émirats Arabes Unis, 2 novembre 2046 |
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Chère Clinic Orgasm Society, Je t’écris… en fait je ne sais pas vraiment pourquoi. A l’époque où tu lis ces lignes, je n’avais que cinq ans, j’étais un enfant discret et rêveur, dans une famille modeste. Je n’ai jamais voulu être célèbre, mais mes parents rêvaient tellement que je le devienne. Tellement. Pour l’argent je suppose. Mais pas seulement. |
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Je n’ai pas osé aller à l’encontre de leur désir. Je n’avais pas très envie d’être célèbre, mais j’avais encore moins envie de faire de la peine à mes parents. J’ai commencé vers 2026 (j’avais 16 ans) à être célèbre en amateur. J’étais assez doué en fait. Mais j’ai dû arrêter à cause de la guerre 27-29. Puis j’ai réussi à obtenir une bourse en 2032 pour intégrer le prestigieux “Fame Institute” en Californie (créé deux ans plus tôt). Mes parents étaient tellement fiers. Et moi aussi forcément. |
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Être diplômé du “Fame Institute”, c’était la garantie d’être célèbre directement. Mais la formation durait quatre ans, et elle était très dure. La moitié des élèves environ n’arrivait pas au bout. On apprenait à devenir célèbre avec des méthodes nouvelles, bien plus efficaces que les trucs qui existaient à votre époque (sans vouloir vous offenser). |
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Après mon diplôme, j’ai travaillé dur. Sincèrement je crois que je peux dire aujourd’hui que je suis une célébrité d’un niveau très honorable. |
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Mais au fil de ces années, j’ai senti qu’il y avait un truc qui clochait. Je le savais, mais je ne pouvais pas en parler autour de moi. L’impression de ne pas être à ma place. Ce qui était vraiment difficile, c’était de voir la joie irradier le regard de mes parents, à mesure que ma célébrité grandissait. J’en venais à souhaiter leur mort parfois, pour pouvoir passer à autre chose sans leur faire de peine. Alors à mon désarroi s’ajoutait la honte. |
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Le problème de toute façon, c’est qu’une fois que tu deviens célèbre, tu ne peux plus vraiment revenir en arrière, c’est comme de perdre ta virginité. Bien sûr, tu peux essayer de te faire un peu oublier, mais moi je suis archicélèbre alors c’est compliqué. Je ne peux pas malheureusement me sortir tout seul de la tête des gens. |
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Et puis je ferais quoi d’autre comme métier ? À part être célèbre, je ne sais pas faire grand chose. |
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Au fond, j’aimerais me suicider, mais d’une part je n’ai pas eu les résultats suffisants pour suivre l’option au “Fame Institute” qui m’y autoriserait, et puis de toute façon se donner la mort au-delà de 27 ans, ça va à l’encontre de ma déontologie professionnelle. |
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Mais je m’ennuie. |
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Je m’ennuie alors je pense souvent à l’époque, la tienne, où j’avais cinq ans, où j’étais un inconnu. Je me souviens que je passais des heures dans mon bain, recroquevillé dans mes 20 centimètres d’eau devenue tiède, au milieu de mes jouets dépareillés. Et tout avait l’air tellement… à sa place. |
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Amicalement. |
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J. B. |
Ludovic Barth se présente…
Ou comment la paisible banalité du quotidien peut se charger d’une tension troublante a posteriori…
Une histoire de marques…
Un petit survol des films d’anticipation : la bande-annonce du futur…
(conseil : éteignez toutes les lumières, montez le son, et mettez le film en plein écran)
“GEORGE” de Molière
Le Grand Divertissement Royal
de la Clinic Orgasm Society
Nomination aux Prix Maeterlinck 2022
Catégorie “Meilleur spectacle”
Tournée en préparation…
